Actualités · Les taux du crédit immobilier au plus bas depuis la fin des années 40

Avec la chute du record - déjà historique -  de 2013, les taux du crédit immobilier sont au plus bas depuis l’après-guerre. Des chiffres à mettre en perspective avec les conditions d’attribution du crédit et la décision de la BCE de baisser son principal taux directeur.


Jamais depuis la fin des années 40, les taux des crédits immobiliers accordés aux particuliers  n’étaient descendus aussi bas. Le plancher moyen – historiquement bas -  de 2,90 % (hors assurance et coût des sûretés) atteint l’an dernier est dépassé. Il est aujourd’hui de 2,85 %, selon la même source du baromètre Crédit/Logement CSA. La baisse est la plus forte sur le marché des travaux (2,79 % en mai contre 3,12 % en décembre 2013) et sur celui de l’ancien (2,84 % en mai contre 3,08 % en décembre 2013). Elle reste plus modérée sur le marché du neuf (2,94 % en mai contre 3,08 % en décembre 2013). Dans le détail, la majorité des crédits sont octroyés à moins de 3,5 %.

Les raisons de la baisse

Le taux du crédit est composé pour partie de ressources dont le coût est lié au taux des emprunts d’État à long terme (OAT). Cette année, les taux des OAT à 10 ans ont diminué de pratiquement 0,7 % pour atteindre aujourd’hui autour de 1,72 %, expliquant en partie les chiffres actuels du crédit. Même si la toute récente décision de la BCE de baisser son principal taux directeur est censée faciliter l’accès des banques aux liquidités et les inciter à prêter davantage, elle peut également signer la hausse du taux des OAT. Quoiqu’il en soit cette dernière hausse devrait être modérée selon les experts du secteur.

Au-delà de ce facteur structurel, les banques font traditionnellement de gros efforts commerciaux au premier trimestre, saison des salons immobiliers. A court terme, cette tendance devrait se prolonger, pour bénéficier de la dynamique du mois de septembre, « mois traditionnellement riche en transactions immobilières et dernière fenêtre de tir avant une fin d’année souvent plus calme. » selon Sandrine Allonier, responsable des relations banques du site vousfinancer.com.

La nécessité de montrer patte blanche.

L’évolution des taux a favorisé la reprise (+13 % pour l’ensemble des prêts bancaires en avril 2014 par rapport à avril 2013) du marché du crédit qui avait fortement chuté en 2012 (-26,4 %). Ces conditions intéressantes s’adressent a priori aux emprunteurs les plus solvables. La durée moyenne des emprunts tend en effet elle aussi à diminuer (16 ans et 10 mois en 2014 contre 18 ans et 6 mois en 2007), tout comme la part des prêts les plus longs. Avant la crise financière de 2008, la part des prêts supérieurs à 25 ans était de près de 33 %. Elle se situe aux alentours de 14,8 % aujourd’hui. Cette évolution se fait au détriment des primo-accédants et des ménages les plus modestes, ces deux catégories ayant besoin de durées plus longues pour financer leur acquisition.

Le coût relatif des opérations immobilières financées par emprunt reste élevé à 3,77 années de revenus, dans un contexte général de faiblesse de revenus.

Le niveau actuellement très faible des taux du crédit immobilier s’inscrit dans une tendance de fond. Il bénéficie majoritairement aux emprunteurs les plus solvables, à qui les banques attribuent logiquement les meilleures conditions de financement.

Posté le 11/06/2014 par  LOGIC-IMMO.COM