Actualités · Le marché de l'immobilier ancien voit les volumes de ventes et les prix résister

Selon les notaires, les prix comme les volumes de ventes ont résisté en 2013.
La tendance devrait perdurer cette année.

Ce n'est pas l'annus horribilis que l'on attendait. Le marché de l'immobilier français a signé une année 2013 meilleure qu'anticipé. Dans leur bilan annuel présenté hier, les Notaires de France confirment ce que la Fnaim (Fédération nationale de l'immobilier) et les grands réseaux d'agence avaient déjà constatés. « En France, il n'y a rien eu d'alarmant en termes de volume et de prix en 2013 », a insisté Thierry Thomas, président de l'Institut notarial de droit immobilier.


L'an passé, à l'échelle du territoire, la baisse des prix des logements anciens est restée mesurée, à - 1,4 % sur un an, et ce, aussi bien pour les appartements que pour les maisons. Le recul est plus prononcé en Ile-de-France (- 1,9 %) que dans les autres régions (- 1 %).


A Paris, les prix ont diminué de 1,5 % par rapport à 2012, ce qui porte le prix au mètre carré parisien à 8.140 euros au quatrième trimestre 2013. Le marché a plutôt bien résisté dans les arrondissements populaires, qui se « boboïsent », comme le 18e (+ 2,4 %, à 7.320 euros le mètre carré) et le 10e (+ 0,9 %, à 7.790 euros), quand les quartiers plus bourgeois sont en repli, comme le 16e (- 5,7 %, à 9.070 euros) et le 8e (- 6,2 %, à 9.630 euros).

Fortes disparités géographiques


Cette faible correction des prix masque toutefois de fortes disparités géographiques ainsi qu'un écart croissant entre les zones tendues (Paris et les grandes métropoles dynamiques) et les villes en souffrance économique.


Parmi les villes de plus de 150.000 habitants, les notaires relèvent des baisses annuelles qui varient de - 9,6 % pour Saint-Etienne (1.090 euros le mètre carré) à - 3 % pour Nice (3.600 euros le mètre carré). Dans certaines de ces communes comme Le Havre, Angers et Saint-Etienne, les prix médians au mètre carré sont passés sous les 2.000 euros.


« Cette baisse est inquiétante, commente Thierry Thomas. A Angers,  l'ancien a subi, depuis quatre à cinq ans, la concurrence de programmes neufs dont la qualité énergétique est supérieure. » Même phénomène à Rennes, où l'ancien a légèrement baissé (- 0,5 %, à 2.350 euros le mètre carré).

Lente érosion des prix


L'activité non plus n'a pas calé l'an dernier, contrairement aux prévisions : 2013 s'annonçait un peu en retrait, au vu du premier semestre de baisse. Au final, grâce à un dernier trimestre en rebond, les volumes de ventes dans l'ancien ont progressé de 2,7 %, pour atteindre 723.000 transactions, dont 133.800 pour l'Ile-de-France. Ce niveau « honorable » est toutefois en recul de 10 % par rapport à la moyenne de la période haute de 2000-2007, où les volumes se situaient entre 800.000 et 830.000 transactions.


Cette année, les notaires estiment que la lente érosion des prix devrait se poursuivre. Elle permettrait une remontée du nombre des transactions. Au demeurant, à Paris, selon les avants-contrats (promesses de vente en janvier 2014 qui se traduisent par des ventes trois mois après), les prix moyens grimpent à 8.280 euros. En grande couronne, les prix des maisons anciennes baissent. Mais « la reprise du volume des ventes au dernier trimestre de 2013 pourrait enrayer cette tendance », ont nuancé les notaires.

Par Anne-Sophie Vion, Les Echos 28-02-14.